
Le Sahel, contrairement aux idées reçues, est riche d’une biodiversité unique. Mais elle est confrontée à d’importants défis humains et environnementaux. Sous l’impulsion de SOS SAHEL et de ses partenaires, des initiatives locales innovantes voient le jour pour protéger cet héritage naturel inestimable et répondre aux besoins des communautés locales.
Un engagement local pour protéger la biodiversité
À Dialacoto, une commune du Sénégal nichée en périphérie du Parc National Niokolo Koba, la biodiversité n’est pas seulement une richesse naturelle, elle est le fondement même de la vie quotidienne des habitants. Depuis des générations, les communautés locales ont développé un savoir unique sur les plantes qui les entourent, utilisant certaines pour se nourrir, d’autres pour se soigner, et d’autres encore pour construire leurs maisons et leurs outils. Cependant, les pressions anthropiques et climatiques menacent cette précieuse ressource, rendant urgente une action coordonnée pour préserver ces écosystèmes fragiles.
Face à ce constat, SOS SAHEL, en collaboration avec la Fondation JRS pour la biodiversité, a lancé un projet participatif impliquant directement les habitants de Dialacoto. Cette initiative vise à documenter et valoriser les espèces végétales essentielles afin d’assurer leur protection et leur transmission aux générations futures. Il ne s’agit pas seulement d’un recensement, mais d’un véritable engagement des populations locales dans la gestion de leur propre patrimoine écologique.

Des acteurs engagés sur le terrain

Une démarche collaborative et innovante

Vers une communauté de savoirs élargie
Le succès de ce projet à Dialacoto a rapidement suscité l’intérêt d’autres communes sahéliennes. L’idée d’étendre cette initiative à d’autres territoires s’est imposée comme une évidence, tant les bénéfices sont nombreux. La transmission des savoirs locaux et leur mise en valeur à travers des publications accessibles créent une dynamique vertueuse, où chaque communauté enrichit la connaissance collective. Le partage d’expériences entre les habitants de différentes régions permet de renforcer les stratégies de conservation et d’adapter les pratiques aux réalités locales.
Dans cette logique d’expansion, un programme similaire est en cours de développement au Tchad. Ce pays, confronté aux mêmes défis environnementaux que le Sénégal, pourrait grandement bénéficier des enseignements tirés de l’expérience de Dialacoto. L’ambition est de créer un réseau d’échanges de connaissances sur la biodiversité sahélienne, reliant les chercheurs, les populations locales et les acteurs du développement durable. Ce réseau faciliterait la mise en commun des savoirs, la diffusion de bonnes pratiques et la mise en œuvre d’actions coordonnées pour préserver les écosystèmes fragiles de la région.
Un projet qui se construit pour l’avenir
Ce projet ne se limite pas à la seule identification des espèces végétales. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de sensibilisation aux enjeux liés à la biodiversité et encourage à diffuser une gestion responsable des ressources. Il contribue à la construction d’un avenir plus durable.
Dans les mois à venir, plusieurs actions viendront renforcer cette initiative. Une carte détaillée des zones d’observation sera publiée, permettant de mieux visualiser la répartition des espèces recensées. Un travail de valorisation photographique sera mené afin d’illustrer la richesse de cette biodiversité et d’offrir un aperçu concret du travail réalisé sur le terrain. Des sessions de restitution seront organisées, où les habitants pourront partager leurs découvertes et échanger sur les prochaines étapes du projet. Ces rencontres seront l’occasion de renforcer les liens entre les acteurs locaux et d’impliquer encore davantage la communauté dans la préservation de son patrimoine naturel.

Un appel à la mobilisation
Téléchargez le livret expert : Les arbres d’importance à protéger à Dialacoto, dans la région orientale du Sénégal
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