Le One Planet Summit pour la Biodiversité s’est tenu le 11 janvier 2021, à l’initiative de la France, en présence de chefs d’État, d’organisations internationales, d’institutions financières et d’entreprises entre autres. L’Initiative de la Grande Muraille Verte (GMV) pour le Sahara et le Sahel, cette ceinture verte traversant l’Afrique de Dakar à Djibouti, occupait une place centrale dans les discussions. La communauté internationale a affirmé son engagement pour la réalisation de ce programme panafricain en promettant de mobiliser 14,3 milliards de dollars. La Grande Muraille Verte est à présent reconnue comme une réponse durable face aux multiples enjeux que connaissent les pays sahéliens.
SOS SAHEL, acteur majeur de ce projet, par son travail mené au Sahel depuis plus de 40 ans, se félicite de cette avancée. Plus de 10 ans après le lancement de l’initiative, c’est le travail des États et plus encore le travail de coordination régionale orchestré par l’Union Africaine, avec le soutien de partenaires internationaux dont la Convention des Nations Unies contre la Désertification qui est ainsi récompensé. Mais au-delà des financements, le succès de la Grande Muraille Verte dépendra également d’une collaboration forte entre tous les acteurs concernés au sein des territoires des 11 pays concernés et de l’implication des communautés locales.
La Grande Muraille Verte, une réponse globale, multidimensionnelle et fédératrice
Bien plus qu’un programme de reboisement, la Grande Muraille Verte a le pouvoir de transformer des zones arides, parmi les plus fragiles du monde en pôles ruraux dynamiques de production et de développement. Elle adresse de multiples enjeux de lutte contre la désertification, économiques, de sécurité alimentaire, de changement climatique et de conservation de la biodiversité.
Pour atteindre les objectifs définis d’ici 2030, les États doivent associer d’autres acteurs à la planification et à la mise en œuvre. La vision de la Grande Muraille Verte repose sur la notion de territoires durables. L’implication des collectivités territoriales, du secteur privé, des ONG et des organisations locales est donc fondamentale. Les communautés locales, en particulier les jeunes et les femmes, doivent être au cœur du projet : sans leur adhésion et leur engagement, il ne peut aboutir. Il est également essentiel d’accroître le partage des connaissances pour vulgariser très largement des approches d’agriculture écologiquement intensive, basées sur le potentiel de la diversité des milieux naturels qui forment la bande sahélo-saharienne.
Développer des projets d’envergure adaptés aux besoins locaux
Restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées, séquestrer 250 millions de tonnes de CO2 et créer 10 millions d’emplois verts : c’est le défi que se sont lancés les chefs d’État africains dans la cadre de leur initiative. Des réponses d’envergure s’imposent.
SOS SAHEL a développé l’Initiative Verte, une opération simultanée dans 6 pays sahéliens, qui restaurera 360 000 hectares de terres. SOS SAHEL adapte sa stratégie d’intervention aux conditions spécifiques de chaque pays, de chaque région, au service des acteurs locaux. Au Burkina Faso, SOS SAHEL a mobilisé des ONG partenaires et des services étatiques autour de l’Agence de la Grande Muraille Verte sur son action « Beog Puuto », mise en œuvre depuis janvier 2019 en réponse à la dégradation continue des terres et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. L’objectif : restaurer 30 000 ha de terres en valorisant des techniques de restauration, d’aménagement et de valorisation des terres. 50 000 familles seront soutenues pour augmenter durablement leur production agro-sylvo-pastorale.
La plateforme des Partenaires de la Grande Muraille Verte : un outil au service des acteurs non étatiques
Les acteurs non étatiques fournissent un effort conséquent qui relaie et renforce les investissements étatiques. C’est pour valoriser ces contributions, favoriser le partage de connaissances et d’expérience et fédérer les acteurs non étatiques en réseau régional dynamique que SOS SAHEL a lancé une plateforme.