Mali : Restons mobilisés

Agriculture Mali

Présente au Mali depuis 40 ans, SOS SAHEL est toujours restée aux côtés des Maliens quel que soit le contexte et sa fragilité. Au nord du Mali, cela fait 15 ans que nous soutenons les initiatives des populations rurales.

Après la grave crise de 2012, SOS SAHEL n’a pas voulu abandonner les habitants de la bande du fleuve. Nous avons maintenu nos activités. Après la grave crise de 2012, l’Etat malien a lancé un programme de reconstruction et de relance économique (PRRE) et a fait appel à SOS SAHEL afin de soutenir sa réalisation dans quatre régions au nord du Mali : Mopti, Tombouctou, Kidal et Gao.

Nous avions pour mission de recréer les conditions d’un dialogue entre les communautés au niveau local et de lancer des plans de développement sur plus de 100 communes. Sur cette base nous avons défini avec les communautés rurales deux priorités absolues :

  • Permettre aux populations d’avoir accès à des infrastructures de base dans les domaines de la santé, de l’assainissement, des transports, etc.
  • Relancer l’économie en développant des activités, en diversifiant les cultures et en promouvant l’élevage.

Agriculture et élevage : un réel potentiel local pour la résilience des populations

Le Mali et notamment le nord du pays, bien qu’enclavé, a un potentiel important de production agricole grâce aux cultures irriguées et à l’existence de nombreuses plaines qui bénéficient de la crue et la décrue du fleuve Niger. Les communautés principalement pastorales y vivent de l’agriculture.

Après la crise de 2012, nous avons conduit des actions de secours auprès des personnes directement affectées, en particulier les familles les plus vulnérables parmi lesquelles les personnes déplacées qui se retrouvaient dans de nouveaux villages, sans aucune activité. Afin que ces dernières ne dépendent pas d’autres familles, elles-mêmes fragilisées, nous leur avons fourni des moyens de production pour pouvoir vivre de manière autonome. Pour les besoins urgents, nous avons distribué des bons pour l’achat de produits alimentaires et mis en place un programme de prévention de la malnutrition.

«  Je suis cheffe de ménage et veuve. Avec la crise, j’étais complètement démunie. Dans le cadre du projet, j’ai pu reconstituer mon troupeau à partir de 3 reproducteurs (1 bouc et 2 chèvres) ce qui m’a permis d’élever 3 jeunes et de les vendre pour les besoins de ma famille. La production de lait a permis de garder mes enfants en bonne santé. Aujourd’hui grâce à cet élevage de chèvres, je peux nourrir ma famille, vivre dans de meilleures conditions et assurer un avenir pour mes enfants. », témoigne Fatoumata Coulibaly, du village de Tondaga dans le Cercle de Djéné.

Des efforts qui ont portés leurs fruits auprès des familles les plus pauvres de huit communes au total dans les régions de Mopti, Tombouctou et Kidal. Nous avons soutenu l’aménagement de 200 hectares de champs irrigués et de dix hectares de rizipisciculture. L’octroi de parcelles cultivables aux familles très pauvres, et au profit des femmes ont permis de cibler les populations les plus vulnérables. La production fourragère et la reconstitution des cheptels ont relancé l’élevage caprin. La mise en place de petites unités de conservation, de transformation et de commercialisation des productions agricoles et la réhabilitation de cinq hectares de périmètres maraichers ont complété le dispositif.

L’ensemble de ces actions, menées malgré le contexte sécuritaire fragile, a relancé l’économie des régions du nord du Mali, permettant aux populations de vivre à nouveau de leurs terres et d’être résilientes face à la crise.

102 communes et 1401 villages ont été ciblés. 1.2 millions de personnes ont bénéficié de ce programme.

Aujourd’hui, nous ne pouvons ignorer le contexte actuel du Mali et il est regrettable que les investissements pour le pays soient à l’arrêt. Ceci risque de fragiliser davantage les conditions de vie déjà précaires des communautés. C’est pourquoi nous continuons nos activités pour lutter notamment contre l’insécurité alimentaire des familles au nord du pays.

Ne laissons pas le Mali dans cette situation !

*La rizipisciculture est l’élevage des poissons dans une rizière en même temps que le riz y est cultivé.

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