En ce 17 juin 2021, SOS SAHEL met en lumière la contribution essentielle des acteurs non étatiques dans la lutte contre la sécheresse et la dégradation des terres.
Alors que démarre la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, un appel mondial a été lancé pour restaurer 1 milliard d’hectares de terres d’ici 2030. Tournons notre regard vers le continent africain, et plus particulièrement la région du Sahel où environ 30% des terres sont dégradées.
La désertification est un phénomène prévisible et réversible qui peut être évité. Les solutions existent, à commencer par l’Initiative de la Grande Muraille Verte (GMV) pour le Sahara et le Sahel, cette ceinture verte traversant l’Afrique de Dakar à Djibouti. Ce programme a le pouvoir de transformer des zones arides, fragiles, en pôles ruraux dynamiques de production et de développement.
Mais pour sa réussite, les États doivent s’associer les compétences d’autres acteurs dans la planification et la mise en œuvre : l’implication des ONG, des entreprises, de la recherche, des organisations locales… est fondamentale. Ces derniers fournissent un effort conséquent et indispensable qui relaie et valorise les investissements étatiques. C’est pour faire découvrir ces contributions, favoriser le partage de connaissances et d’expérience et fédérer les acteurs non étatiques dans l’ensemble du Sahel qu’il y a un an, SOS SAHEL lançait la Plateforme des partenaires de la Grande Muraille Verte.
En cette journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, nous donnons la parole à 3 organisations qui ont rejoint cette communauté d’acteurs engagés pour la réussite de la GMV. Voici leurs messages :
1/ Soutenez les entreprises locales !
Pour Ouma Kaltoume Moustapha, fondatrice de l’entreprise ProNat au Niger, le succès de la Grande Muraille Verte passera par la valorisation des filières forestières et agricoles : « c’est comme ça qu’on crée de la valeur dans les territoires ». Les entreprises locales innovent et créent des emplois verts. Elles doivent bénéficier d’un environnement d’affaires favorable et être soutenues par des investisseurs extérieurs afin de développer leur marché. Voir le témoignage d’Oumou Kaltoume Moustapha
2/ Qui dit « solutions durables », dit appropriation locale
Selon Bréhima Traoré, co-fondateur de la plateforme Climat et Adaptation qui réunit une centaine d’acteurs mobilisés pour la lutte contre le changement climatique au Mali, pour atteindre les objectifs de la GMV, il est indispensable d’engager les communautés. Pour cela, les associations de proximité, qui développent des initiatives à l’échelle communautaire jouent un rôle clé via un véritable travail de sensibilisation à la base.
3/ Faire de la protection des terres agricoles une priorité
Pour Seydou Kabore, de l’ONG TERRE VERTE, qui intervient au Burkina Faso, la protection des terres agricoles doit figurer au cœur de l’agenda politique. La terre est la première source de développement : « lorsque les producteurs sont en capacité de produire, ils peuvent ensuite passer à la transformation et créer de la valeur ». Les fermes pilotes accompagnent la mise en place de vastes périmètres bocagers, dans lesquels les producteurs deviennent de véritables champions de l’agroforesterie au Sahel. Voir le témoignage de Seydou Kabore.
Nous mettons à l’honneur tous ces acteurs qui contribuent chaque jour à la réalisation de la Grande Muraille Verte, et pour qui, la fatalité n’est pas une option. Un mot d’ordre : agir dès maintenant et ensemble pour reverdir le Sahel !