Le Sahel est en mutation profonde dans un continent qui s’urbanise plus vite qu’aucun autre. Il est essentiel pour les villes sahéliennes croissantes, d’adopter des modèles urbains verts et nourriciers pour faire face au changement climatique. C’est pourquoi SOS SAHEL veut promouvoir prochainement le modèle de l’agroforesterie urbaine à Tambacounda au Sénégal, à Ziniaré au Burkina Faso et à Zinder au Niger.
À Glasgow, la convention sur le climat réfléchit à la place de l’agriculture dans l’agenda climatique, mais en Afrique, des solutions sont déjà en marche. Adaptés aux milieux arides, aux aléas climatiques et capables d’accroitre la fertilité des sols, les systèmes agroforestiers sont l’opportunité d’une agriculture durable dans les zones rurales sèches, mais pas que.
En effet, les villes sahéliennes s’agrandissent rapidement, on peut en compter des dizaines supplémentaires chaque année, et les habitants ont un besoin accru de ressources alimentaires notamment. C’est pourquoi, intégrer l’agroforesterie et les arbres dans les plans d’aménagement des villes est intéressant.
Tout l’enjeu est de promouvoir un modèle de ville équilibré, soutenant une agriculture de proximité qui stimule également la biodiversité urbaine pour ses habitants. Le défi n’est plus seulement de planter des arbres pour embellir et reverdir la ville, mais aussi de fournir des ressources alimentaires.
Pour des villes qui respirent
La première arme contre le changement climatique a très vite été la plantation davantage d’arbres. Ils nous offrent de l’ombre sur notre chemin, refroidissent nos bâtiments quand ils sont assez grands et empêchent l’érosion de nos sols en s’enracinant. En capturant le carbone ils préservent notre air, d’où le surnom de la forêt d’Afrique centrale appelé le « deuxième poumon vert de la planète ».
L’agroforesterie contribue plus largement à l’implantation d’écosystèmes verts dans les villes, en y intégrant aussi leur fonction nutritive.
Il y a plusieurs bénéfices à reverdir les villes, en matière d’environnement, d’aménagement durable, et d’agriculture urbaine.
Un modèle pérenne contribuant à la Grande Muraille Verte
Nos équipes sur le terrain travailleront de concert avec les collectivités territoriales, les experts forestiers, des entreprises et des organisations de développement local, pour rendre possible la création de 9 sites aménagés.
Ainsi, des espaces verts et nourriciers seraient aménagés dans les villes de Tambacounda, Ziniaré ou Zinder, offrant à leurs habitants un environnement plus sain et un complément d’aliments frais.
« Nous vous proposons un projet qui pourra être répliqué dans de multiples villes. Aménager des sites, former plus de 3.000 élèves au bénéfice de l’arbre, et créer 120 emplois autour de ces systèmes agroforestiers qui feront que ces villes sahéliennes seront vivables au 21eme siècle. »
Jean-Marc Garreau – Responsable de la gestion des connaissances à SOS SAHEL
Plus que l’aménagement de sites à Tambacounda, Zinder et Ziniaré, nous espérons voir le modèle perdurer et se répliquer dans d’autres villes sahéliennes. Les villes les plus dynamiques dans ce domaine pourront être labellisées dans le cadre de la Grande Muraille Verte, car l’agroforesterie est aussi un moyen de lutte contre la déforestation au Sahel.