Aussi appelée sève d’acacia, du nom de l’arbre dont elle est issue, la gomme d’acacia est longtemps restée un produit traditionnel pour les habitants. Aujourd’hui, elle est une matière première devenue essentielle pour l’industrie mondiale.
L’Afrique nourrit le monde !
Gélifiant, émulsifiant ou fibre naturelle, la gomme d’acacia est une sève récoltée dans les forêts sèches du Sahel. Elle constitue un ingrédient naturel utilisé dans des produits aussi divers que le chocolat, les chips ou les boissons. Une production d’exportation très prisée qui, bien mise en place, a l’avantage d’être renouvelable et respectueuse de l’environnement. Les forêts d’Acacia constituent ainsi un excellent moyen de lutte contre la désertification qui plus est.
Comment la gomme d’acacia change la vie ?
Pendant plus de 10 ans, SOS SAHEL et ses partenaires ont apporté leur soutien technique aux producteurs et productrices au Tchad pour obtenir une gomme de meilleure qualité et plus rentable. Une ressource forestière durable et écologique qui a permis en quelques années d’améliorer la vie des habitants. La cueillette de la gomme représente aujourd’hui autour de 40% des revenus des familles. Elle est même souvent la seule source de revenu durant la saison sèche annuelle.
M. Ahmat Djabir témoigne de ce changement : « Je suis producteur de gomme depuis 2011. Maintenant nous savons comment saigner, comment collecter, comment nettoyer : notre gomme n’a plus aucune impureté. Par ailleurs, nous nous sommes regroupés avec les autres productrices et producteurs et cela nous donne plus de force pour vendre sur les marchés. Nos clients ont confiance et reconnaissent la bonne qualité de notre gomme sur la durée. Grâce à l’argent de la gomme, nous avons pu inscrire nos enfants à l’école et acheter de beaux habits à notre famille. Nous avons aussi acheté des chèvres qui nous procurent du lait au quotidien et des revenus supplémentaires. »
M. Akouane, conseiller de l’Association des Professionnels de la Filière Gomme Arabique du Guéra, revient sur le travail accompli dans le cadre du projet « Samoukhar », initié par SOS SAHEL et ses partenaires. Un travail dont il est fier et que son association poursuit car il reste encore beaucoup à faire, notamment dans les villages les plus reculés.
« Samoukhnar veut dire Notre gomme en langue arabe. Pendant trois ans dans le cadre du projet, nous avons soutenu les cueilleurs et les producteurs à se structurer en groupements et avons instauré un dialogue entre les différents acteurs de la filière : les producteurs, les commerçants et les exportateurs. Nous avons réalisé des formations sur les techniques de saignée qui conservent l’arbre, les techniques de récolte et de séchage évitant le contact avec le sol et le sable. Nous avons établi le cahier des charges de la qualité de la gomme d’acacia afin qu’elle soit propre, bien séchée, sans impureté et bien conditionnée. Un appui a également été apporté pour planter des milliers d’arbres d’Acacia. D’autres actions ont été menées pour la préservation des gommerais comme la prévention et la lutte contre les feux de brousse et la diffusion du foyer amélioré qui permet de diviser par deux la consommation de bois de chauffe.
L’impact le plus significatif fut l’amélioration de la qualité de la gomme et par conséquent l’augmentation de son prix. Les acheteurs ont fait un retour très positif sur sa qualité. Cela a motivé les producteurs qui en produisent en plus grande quantité aujourd’hui.
Nous avons rapidement constaté un changement important sur les conditions de vie de 1670 familles dans les cantons de Kinga, Dangleat Est et Dangleat Ouest. », s’enthousiasme M. Akouane
Après plus de 10 ans d’intervention dans les provinces du Chari Baguirmi et de Guéra au Tchad, avec notamment le soutien de NEXIRA, le leader mondial de l’acacia : 28.000 producteurs et productrices se sont organisés en 128 groupements et 9 unions. En 5 ans, la production de gommes a significativement augmenté passant de 1.500 à 2.600 tonnes. La densité du peuplement d’arbres Acacia Sénégal a augmenté sur 10.000 ha et les pratiques de gestion durable se sont étendues sur 180.000 ha de forêt. Les dizaines de milliers d’arbres préservés et plantés constituent une ressource stable et renouvelable pour les habitants qui, en retour, entretiennent et protègent ces forêts indispensables à la lutte contre la désertification.