La pêche a toujours occupé une place centrale dans l’économie de la ville de Konna, située au centre du Mali, au bord du fleuve du Niger, dans la région de Mopti connue comme la région du poisson.
Konna fut particulièrement touchée par la crise de 2012, lui valant le surnom de « ville martyre » pendant la guerre. Elle a subi de nombreux dommages, son port de pêche fut entièrement détruit par les bombardements.
Mais aujourd’hui, elle est le symbole de la reconstruction : « Le port de la ville de Konna est le poumon économique de la filière poisson au Mali. L’État y a d’abord construit un débarcadère, puis il a appuyé avec les collectivités et les partenaires le développement des filières auxiliaires : pisciculture, cages flottantes, marchés. », explique Adama Berthé, spécialiste en infrastructures,de l’Unité de coordination du Programme de reconstruction et relance économique (PRRE)
Afin de ramener le port à sa capacité de fonctionnement normal, de nouvelles techniques de production piscicole ont été introduites. Les investissements et la mobilisation des organisations locales ont permis d’acquérir et de faire vivre trois étangs piscicoles comprenant des cages flottantes, des équipements de stockage des poissons, et d’accéder à l’électricité pour une production en hausse.
SOS SAHEL appuie les pêcheurs, de l’élaboration des étangs artificiels jusqu’à la vente du poisson, avec un soutien technique et matériel. Depuis, les populations sont revenues s’installer à Konna. Grâce au projet, des conflits internes ont été résolus. La cohésion sociale et le vivre ensemble ont été renforcés. C’est une réussite !
« Je suis revenu à Konna en 2019 et je suis devenu pisciculteur. Dans le cadre du projet, j’ai été formé sur les techniques de pisciculture, d’aquaculture et sur la réglementation de la pêche. Je possède aujourd’hui deux cages flottantes qui ont une rentabilité de cinq tonnes de poissons par an. Je veux que la paix revienne, que nous puissions continuer à exercer nos activités en toute tranquillité et qu’il y ait une cohésion sociale entre nous tous », témoigne Ousmane Kassambra, économiste de formation et pisciculteur à Konna.
Des émissions radios pour garder contact
L’insécurité de la région a restreint nos déplacements. Nous avons trouvé des solutions pour faciliter le suivi des actions. Grâce à la radio, nous avons pu assurer la formation des producteurs locaux en communiquant à distance. Avancement des travaux de construction, techniques de pisciculture, ou encore prévention contre le coronavirus, ces émissions radio ont été un outil de communication indispensable à la réalisation de ce projet.