Dans certaines régions du Sahel, les agriculteurs sont dans une logique de reproduction des pratiques issues de leur histoire (je fais ce que mes parents faisaient) ou de reproduction de pratiques nouvelles non adaptées à leur contexte, alors même que les terres et les conditions climatiques ont fortement évolué. Ces pratiques détruisent les terres, déprécient les rendements agricoles et accentuent la pauvreté. SOS SAHEL impulse une dynamique d’apprentissage et de diffusion des bonnes pratiques agricoles à travers les champs écoles.
Les champs écoles : une pédagogie de l’apprentissage par l’action.
Identifier et valoriser les meilleures méthodes d’agriculture est un enjeu important pour la sécurité alimentaire. Au Sahel, l’agriculture repose sur des savoirs et savoir-faire ancestraux. En s’appuyant sur les acteurs locaux, SOS SAHEL développe une démarche pédagogique basée sur la compréhension des techniques agricoles utilisées et diffusées de manière à ce que les producteurs soient en mesure de les analyser et de les adapter à la situation particulière de leur terroir, de leur exploitation agricole et de leur parcelle.
Cette démarche se traduit par la mise en place des champs écoles : des parcelles d’expérimentation d’une pratique agricole, aménagées au bord d’une grande route pour permettre aux passants de voir les travaux réalisés et leurs résultats.
Des participants producteurs sont sélectionnés sur la base de leurs capacités à reproduire les innovations apprises auprès de leurs communautés et des animateurs sont chargés de diffuser les innovations. Cette démarche permet une meilleure adoption des pratiques agricoles, adaptées à la terre et au climat local, et de pérenniser les connaissances au bénéfice de millions de producteurs. L’approche permet d’assurer un impact réel sur la vie des populations en matière de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté.
Les champs écoles : une parfaite illustration de l’implication des communautés locales
Pour lutter contre la faim, il est indispensable d’obtenir l’implication et l’engagement des communautés locales. Les champs écoles sont de parfaites illustrations d’engagement et de collaboration réussies avec les acteurs locaux, qui doivent être au cœur du développement de leur territoire.
Au Burkina Faso, la mise en place d’un champ école a permis la collaboration, à travers une formation, de partenaires locaux, d’animateurs, de partenaires techniques et des formateurs de facilitateurs villageois de champs d‘écoles et le conseil à l’exploitation familiale (CEF).
Grâce à cette « école », partagée entre une partie de formation « en salle » et l’essentiel sur la parcelle, les élèves de l’école du bocage de Guié ont appris à utiliser les matériels agricoles, ce qui a permis de doubler la productivité dans les champs.
Enfin grâce aux champs écoles, la technique de zaï (une pratique culturale qui permet de protéger les semences et les cultures du vent et des eaux de ruissellement) est adoptée par 90% des producteurs au Burkina Faso. Résultat, les rendements des cultures vivrières telles que le riz a augmenté de 160%, le sorgo de 136% et le mil de 85%.
Les champs écoles sont les vecteurs de la dissémination à grande échelle des connaissances et pratiques développées localement.
Pour garantir une alimentation suffisante et saine, nous mettons au cœur de notre combat la capacité pour chaque communauté de définir de manière autonome et durable ses propres pratiques agricoles, commerciales et alimentaires dans le but de subvenir à ses besoins essentiels.
Partout dans le Sahel, nous soutenons des organisations locales et des communautés rurales qui développent des modèles agricoles résilients, en s’appuyant notamment sur l’agroforesterie permettant l’utilisation optimale de ressources fragiles ou rares (eau, plantes, terres arables).