Au Sahel, déjà confronté aux aléas climatiques et aux crises récurrentes, lorsque s’ajoutent les difficultés d’accès à une source d’eau propre et à des installations sanitaires de base (toilettes, installations pour le lavage des mains), la maladie sévit et impacte les familles et leurs travaux maraîchers. Dans ces conditions, la sécurité alimentaire est compromise. Voilà pourquoi, pour nous, à SOS SAHEL, la santé est une priorité !
Santé et développement, l’un ne va pas sans l’autre
L’accès à l’eau potable, un environnement sain et de bonnes pratiques d’hygiène sont d’une importance capitale dans chacune de nos actions, pour assurer aux familles une santé indispensable à leur subsistance. En Afrique subsaharienne, seulement 1 habitant sur 4 a accès à une source sûre d’eau potable et 28% de la population disposent d’installations sanitaires de base. Certains pays partent de loin comme le Burkina Faso où le taux d’accès aux services élémentaires d’assainissement dépasse à peine les 15 %.
L’assainissement au cœur de la santé
À la demande de 10 communes de la région du Centre ouest du Burkina Faso, avec nos partenaires nous soutenons les initiatives des populations pour qu’elles aient accès aux toilettes et nous sensibilisons aux bonnes pratiques d’hygiène, notamment au lavage des mains, afin de favoriser un changement durable dans leurs villages.
D’ici à 2023, nous aurons formé plus de 200 maçons, construit 4 000 latrines et 4 500 puisards (ce sont des égouts creusés dans le sol pour évacuer les eaux usées et les eaux de pluies), réhabilité 500 latrines au profit de 45 000 personnes cibles.
« C’est seulement à 41 ans que j’ai utilisé pour la première fois de ma vie des latrines privées installées rien que pour moi et ma famille. Toute ma vie, j’ai dû faire mes besoins dans la nature. Cela pouvait être vraiment très dangereux. Nous risquions des morsures de serpent et pouvions tomber très malades. Aujourd’hui, nous avons désormais une latrine propre installée dans notre cour. J’ai moi-même participé à la construction en creusant la fosse avec mon mari. » Julienne Coulibaly, du village de Bourasso
Les femmes et les filles sont les premières concernées. En effet, ce sont elles généralement qui vont chercher l’eau. Avoir des infrastructures de proximité réduit les distances parcourues et diminue la fatigue et les risques de violence. Par ailleurs, avoir accès à des toilettes à domicile et dans les écoles est essentiel pour leur intimité.
Sensibiliser et communiquer pour lutter contre les maladies
La sensibilisation et la communication jouent également un rôle majeur pour la bonne santé de tous. Les clubs SANYATON, des remparts contre les maladies
Les SANYATON sont des clubs communautaires qui réunissent neuf membres, des femmes et des hommes « leaders au sein de leur village », et un maçon. Leur rôle est d’éveiller la conscience collective sur les conséquences des mauvaises pratiques d’hygiène sur la santé. L’approche participative permet aux populations d’analyser elles-mêmes leurs conditions sanitaires et de trouver des solutions en commun.
« Je suis agent de santé communautaire et membre du club SANYATON de mon village depuis presqu’un an. Nous organisons des séances de sensibilisation collective au sein de notre village en proposant aux familles de participer à des ciné-débats, théâtre forum, etc. Nous faisons également des visites et des formations à domicile. Nous avons noté de réels progrès en matière de santé et d’hygiène. La sensibilisation est la clé du progrès. » Seydou Ouattara, membre du club SANYATON de Bourasso
Des émission radios pour une communication à grande échelle !
Pour toucher le plus grand nombre de personnes, les radios communautaires, écoutées par tous, petits et grands, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, sont un moyen de communication incontournable pour la diffusion de messages d’éducation, de citoyenneté et de développement. Conçues avec les services de santé et les clubs SANYATON, sous forme de jeux et de programmes pédagogiques, les émissions sont diffusées en langue locale et permettent de sensibiliser 100 000 personnes dans la zone d’intervention.
L’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires de base à domicile ne devrait pas être un privilège. Il s’agit de services fondamentaux pour la santé et il incombe à tous les pays de garantir que chacun puisse y accéder.