Situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé, disposant d’un patrimoine culturel riche et varié. Cependant il doit faire face aux crises sécuritaires récurrentes ces dernières années et aux aléas climatiques. Or plus des trois quarts de la population du Burkina Faso est rurale et l’agriculture occupe 72 % des actifs du pays. Comme l’agriculture est en grande partie dépendante des pluies et qu’on estime que 73 % des ménages pratiquent l’agriculture sur des terres dégradées, le moindre accident climatique se transforme en situation de crise et les progrès sont plus difficiles à obtenir. Face à ces défis sécuritaires et climatiques, SOS SAHEL et les acteurs locaux travaillent ensemble afin d’apporter des solutions à la dégradation des terres.
Près de 40 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. L’économie du pays repose majoritairement sur l’agriculture et sur l’élevage alors que les problèmes de malnutrition y sont récurrents. La FAO évalue à 30% la population n’ayant pas un accès adéquat aux aliments de base. Les habitants en zone rurale sont les plus touchés. Certains ménages très pauvres doivent chercher au jour le jour de quoi vivre, pendant plusieurs mois par an.
La désertification, la dégradation des terres et la sécheresse sont les premières causes de cette situation. Ces phénomènes accélérés par le réchauffement climatique sont les menaces les plus graves qui s’opposent au développement durable du Burkina Faso.
34% du territoire national, soit 9.234.500 ha des terres agricoles sont dégradés, avec une progression estimée à environ 105 000 à 250 000 ha par an, ces 10 dernières années.
Une telle situation a pour conséquence une baisse de la productivité des terres, une augmentation de l’appauvrissement des communautés rurales, de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition, des migrations, l’accroissement des risques de tension et de conflits sociaux, compromettant ainsi la paix et la sécurité. Pourtant, la composante ligneuse des forêts et des parcs agro forestiers fournissent l’essentiel des besoins en aliments : bois, produits médicinaux, fourrage pour 85% des producteurs ruraux.
L’Initiative Verte, une réponse durable à la dégradation des terres.
Arrêter la dégradation des terres constitue désormais une réponse d’urgence et durable qu’on ne peut ignorer.
La Grande Muraille Verte, une initiative multi-acteurs, soutenue par SOS SAHEL, vise à atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres au Burkina Faso d’ici 2030 par la restauration de 2 millions d’hectares de terres dégradées et la prévention de la dégradation des terres non-dégradées.
Pour réduire la vulnérabilité des communautés, SOS SAHEL concentre ses efforts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales. L’Initiative Verte de SOS SAHEL (une contribution à la Grande Muraille Verte) vise à redynamiser la production agricole et l’élevage dans les zones fragiles, afin de permettre aux populations de produire leurs alimentations, tout en utilisant des techniques efficaces et respectueuses de l’environnement.
Dans le cadre du projet Beog Puuto (qui signifie les champs de l’avenir), nos interventions dans quatre régions du Burkina Faso consistent à accompagner les populations dans la transformation à grande échelle de leurs systèmes de production agricole. A travers une série d’actions concrètes, les objectifs d’ici à 2023 sont : la restauration de 30.000 ha de terres, l’installation de 7 fermes pilotes, la formation de 1200 professionnels agricoles.
Ces actions portées par les habitants des neuf provinces ciblées permettront de réduire la vulnérabilité de 50.000 ménages pauvres, soit 350.000 personnes dans les 30 communes cibles.
Les habitants de ces provinces sont des familles d’agriculteurs, de petits producteurs locaux, de fermiers. Ils ne sont pas bénéficiaires mais bien acteurs du changement, à la recherche de réponses aux défis de la dégradation de leurs moyens de subsistance.
Enfin SOS SAHEL est particulièrement attentive à soutenir les populations les plus pauvres et les plus fragiles, en particulier les femmes et les jeunes.
L’Initiative Verte est une réponse pour renforcer la résilience des communautés, des ménages et des individus les plus fragiles face à la dégradation des terres agricoles et à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle sur le moyen et long terme dans les zones particulièrement arides et fragiles de la zone d’intervention de la Grande Muraille Verte au Burkina Faso.
Lire l’article « Face à la désertification, faire revivre les terres perdues du Burkina Faso » du journal Le Monde pour en savoir plus sur la restauration des sols au Burkina Faso.