Synthèse de l'article du Journal Le Monde "Au Sahel, des arbres et des bêches pour lutter contre l’avancée du désert ".
Le Sahel, l’unique région du monde où les populations sont confrontées à la fois à de graves problèmes sociaux (pauvreté, djihadisme, conflits entre communautés) et environnementaux (réchauffement climatique, sécheresse). SOS SAHEL, en collaboration avec des partenaires en environnement, s’est engagé à reverdir les sols pour faire du Sahel une terre arborée, fertile et nourricière.
La fragilité historique de cette région est bien connue. Chez certains d’entre nous, le nom Sahel rappelle cette période sombre de grande sécheresse des années 1970, pendant laquelle nos chaines de télévision en noir et blanc diffusaient des images de famine et des campagnes humanitaires alimentaires pour l’Afrique.
Si la sécheresse s’est progressivement atténuée au cours des années 1990, Alfred Sawadogo, témoin de cette période, estime aujourd’hui « la situation plus catastrophique encore qu’alors, et les dérèglements plus profonds ». Pour prévenir ce type de crises, les onze pays de la bande semi-aride qui traversent le continent africain ont lancé en 2007, un ambitieux programme de restauration des sols : La Grande Muraille Verte. Les progrès réalisés en treize ans étant faibles, SOS SAHEL relance ce projet dans six pays, en misant sur les associations locales, premières actrices dans la lutte contre la désertification et le réchauffement climatique.
L’initiative Verte lancée en janvier 2019 par SOS SAHEL ambitionne de restaurer 360 000 hectares de terres agricoles dégradées pour lutter contre la faim et la pauvreté et offrir des opportunités économiques aux 300 millions de Sahéliens.
Les groupes djihadistes se proposent comme alternative.
Stopper « la désertification qui grignote chaque année un peu plus les terres arables, pourrait contribuer à mettre fin au djihadisme et aux conflits ethniques séculaires qui la minent » : Extrait de l’article du journal Le Monde. Le réchauffement climatique accélère la sécheresse et réduit les surfaces agricoles. Les tensions entre communautés se multiplient pour l’accès aux ressources et au foncier.
« les groupes djihadistes prospèrent parce qu’ils offrent une alternative aux jeunes ruraux sahéliens privés d’un accès aux ressources », rappelle le Crisis Group, dans son rapport du 24 avril sur les guerres climatiques.
Une catastrophe pour l’agriculture
Pour le GIEC, la plus grande autorité mondiale en matière d’évaluation des données scientifiques sur les changements climatiques, l’Afrique est fortement touchée par le réchauffement climatique alors qu’elle n’émet que très peu de gaz à effet de serre. Les fortes perturbations du climat ont des conséquences dramatiques sur l’agriculture. Or dans les zones rurales du Sahel où 80% des habitants vivent de l’agriculture familiale. 9,5 millions de personnes seraient aujourd’hui en détresse alimentaire.
Et quand il pleut, des pluies torrentielles lessivent les sols et détruisent les récoltes. Cette situation est responsable des crises alimentaires récurrentes, qui touchent particulièrement les populations des zones rurales, qui dépendent principalement de l’agriculture pour vivre.
L’Initiative Verte de SOS SAHEL est l’une des meilleures réponses durables à ces problèmes endémiques et historiques du Sahel.