DES CHAMPIONS DE LA GRANDE MURAILLE VERTE PRENNENT LA PAROLE ! 

Cette année, à l’occasion du 17 juin, journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, SOS SAHEL a le privilège d’honorer quatre Champions de la Grande Muraille Verte pour leur initiative et leur engagement dans sa réalisation.

La désertification est un phénomène prévisible et réversible qui peut être évité. Les solutions existent. La Grande Muraille Verte (GMV) pour le Sahara et le Sahel est une initiative à un impact mondial qui a pour ambition de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées.

La Grande Muraille Verte « par et pour les population sahéliennes » 

Cette année, quatre Champions de la Grande Muraille Verte, très actifs et impliqués dans le développement de leur territoire, prennent la parole pour dire ce que la GMV représente pour eux et délivrer des messages afin d’accélérer sa réalisation ! 

Annour Ali Tassi 
Ingénieur forestier de formation et chargé de programme auprès de l’Association pour la Dynamisation des Initiatives Locales (ADIL) au Tchad : 

« La Grande Muraille Verte ce n’est pas du folklore ou des discours. C’est une réalité. Elle est essentielle parce qu’elle apporte des solutions aux grands problèmes liés à la dégradation des terres, à l’insécurité alimentaire, à la baisse de la productivité agro-sylvo-pastoral, à la perte de la biodiversité et des écosystèmes.

Ce sont des activités menées sur le terrain, par des populations qui veulent transformer le désert en terre verdoyante où il fait bon vivre.

Je voudrais lancer un message fort à l’endroit des investisseurs : il serait souhaitable qu’ils revoient leurs procédures de financement des projets quelque peu rigides et difficilement accessibles aux populations les plus pauvres telles que les femmes et les jeunes. Il faudrait envisager la mise en place de mécanismes financiers plus souples pour faciliter la réalisation des initiatives locales et leur appropriation.»

Kadio Niang
Ingénieure en écoénergétique et, fondatrice et directrice de Solar Eco-Bat en Mauritanie :  

« Pour nous jeune Africain et surtout Sahélien, le changement climatique n’est plus un futur à anticiper mais bien un présent à gérer et une question de survie pour nos familles en ville comme dans les villages. 

Nous payons aujourd’hui pour nos mauvais comportements sur des siècles mais aussi le comportement des autres qui partagent avec nous notre planète. 

On peut bien penser de manière stratégique et voir comment aller ensemble pour avancer mais malheureusement on est conscient que nous n’avons plus le luxe d’attendre de consensus. L’action est plus qu’urgente ici en Afrique et au Sahel.

C’est pour cela que moi, j’ai choisi de m’investir dans le solaire pour trouver des solutions qui soient bénéfiques à ma communauté. Nous sommes de nombreux jeunes au Sahel à faire ce type de choix et travailler sur le terrain pour contribuer à la Grande Muraille Verte et modifier la trajectoire de notre continent. 

Aux décideurs, ne pensez pas toujours que la solution vient de l’extérieur car nous sommes là et nous sommes de ce continent que personne n’aime plus que nous. Si on encourage les acteurs locaux et valorise les actions des Sahéliennes et des Sahéliens au Sahel, on fera du durable et de l’efficace. Je le garantis et je m’y engage.  

Agissez vite et maintenant même avec des petites actions car comme on dit chez nous en Mauritanie, c’est bien goutte à goutte que la pluie remplit les rivières et les océans. » 

Ouma Kaltoume
Fondatrice de ProNat, une entreprise qui transforme et vend des produits à base de miel, sésame et d’arachide, à Niamey au Niger 

« Nous sommes à mi-parcours des ODD mais malheureusement si je prends l’objectif 13 relatif à l’urgence de lutter contre le changement climatique, nous sommes loin d’avoir les résultats escomptés au regard de la hausse des températures, les sécheresses et les inondations récurrentes pour ne citer que cela.  

Il est temps de passer de la rhétorique à l’action ! C’est pour cela que ProNat fait sa part en valorisant la filière miel pour contribuer à restaurer la biodiversité avec les abeilles qui sont les plus grands pollinisateurs. 

C’est pourquoi je me permets de lancer ce cri de cœur pour que toutes et tous fassent le choix de consommer des produits naturels, que la Recherche aide les micros et petites entreprises à mieux innover et que toutes et tous nous nous mobilisions davantage pour la sauvegarde de notre bien commun qui est la terre. Quant aux investisseurs, certains se demandent ce que font les micros et petites entreprises dans la Grande Muraille Verte ? Merci de croire en leurs potentiels et de nous soutenir. Ces entreprises permettent de consolider les filières agricoles locales, elles sont très proches des communautés à la base et ont un fort impact socioéconomique et environnemental. »

Seydou Kaboré
Directeur de la Ferme de Guié, ONG TERRE VERTE, au centre du Burkina Faso

« Pour ceux qui ne croient pas à l’Initiative de la Grande Muraille Verte, cette initiative existe belle et bien. Pour qu’elle soit durable, il faut qu’elle s’inscrive dans le temps et mette l’accent sur des projets structurants et pérennes. 

Par exemple, à travers des associations locales qui créent des fermes pilotes, l’ONG TERRE VERTE essaie de résoudre l’épineuse question de la désertification, de la dégradation des terres, à travers un aménagement particulier appelé le périmètre bocager.

A ce jour, nous avons aménagé 1580 ha de périmètres bocagers au profit de plus de 540 familles. Aujourd’hui, ces familles travaillent dans un cadre bien protégé des animaux, de l’érosion hydrique, de l’érosion éolienne, et qui offre de meilleures conditions pour produire plus durablement les cultures. 

Toutes les structures comme les fermes pilotes et d’autres associations qui interviennent en matière de protection de l’environnement et récupération des terres, toutes leurs réalisations contribuent à la Grande Muraille Verte. 

Pour l’heure, notre défi est une plus grande mise à l’échelle du bocage sahélien ce qui nécessite la prise en compte de ce concept par le gouvernement, afin de pouvoir réaliser plus d’aménagements au profit des agriculteurs et des agricultrices de la région sahélienne. » 

Découvrez leurs témoignages vidéo sur le site des Africa Days.

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